au frère de son rival, devenu son ami, la survivance
d’une place que son âge ne lui permettait
plus de remplir. M. de Jussieu vint donc à Paris ;
et, bientôt après, il fut nommé à la place que la
mort de M. Vaillant laissait vacante.
Le jardin royal n’était pas alors dans l’état où nous le voyons aujourd’hui : confié aux soins du premier médecin du roi, l’état de ce jardin dépendait du goût plus ou moins vif que le premier médecin avait pour l’histoire naturelle : les fonds destinés à l’entretien de cet établissement étaient souvent employés à d’autres usages, regardés comme plus importants par celui qui en avait la disposition. Un établissement de ce genre ne pouvait devenir florissant qu’en acquérant un chef qui mît son honneur à le faire prospérer, et qui attendît une partie de sa considération du succès de ses soins.
Le cabinet d’histoire naturelle n’était alors qu’un simple droguier, dont le démonstrateur de la botanique avait l’inspection ; et M. de Jussieu l’aîné avait été obligé de sacrifier ses appointements pour empêcher la dégradation totale du jardin des plantes.
A l’arrivée de M. Bernard de Jussieu, tout changea de face : avec autant de zèle que son frère, il avait tout son temps à donner au rétablissement du Jardin du roi : le droguier devint bientôt un cabinet d’histoire naturelle, qui fournit les premiers matériaux de cette collection immense, que le zèle et les soins de MM. de Buffon et Daubenton ont rendue si célèbre. M. de Jussieu veillait lui-même à la culture des plantes, à leur distribution dans les serres,