du corps, y cherche par quelles lois l’homme se
forme, se développe, croît, vit, reproduit son semblable,
dépérit et meurt ; comment chaque organe
exécute les mouvements qui lui sont propres, et
remplit les fonctions auxquelles il est destiné ; par
quels moyens les organes, que l’exercice même de
leurs fonctions tend continuellement à détruire,
peuvent se réparer à l’aide de la nourriture et du
sommeil ; par quel mécanisme, une force dont le
principe nous est inconnu, tantôt exécute au gré de
la volonté des actions nécessaires à la conservation
ou au bonheur de l’homme, tantôt produit, indépendamment
de la volonté, des opérations essentielles
à son existence ; comment les changements
dans les organes sont tantôt la cause, tantôt l’effet
du désordre des fonctions vitales ; quels rapports
existent entre l’altération de ces fonctions et le vice
des parties qui les exécutent ; comment enfin les
remèdes de toute espèce peuvent, en agissant sur
ces organes, rétablir l’ordre dans l’économie animale.
M. de Haller n’ignorait pas que, longtemps livrée
à l’esprit de système, cette science était devenue
suspecte aux physiciens philosophes, mais il se proposait
précisément de détruire ces préventions : il
espérait faire de la physiologie une science aussi
certaine qu’aucune autre science physique ; une
science où les philosophes pourraient apprendre à
connaître l’homme, où les médecins trouveraient
une base sur laquelle ils pussent s’appuyer dans la
pratique. Pour cela, il fallait chercher à établir les
fondements de la physiologie sur une anatomie exacte
Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/313
Cette page n’a pas encore été corrigée
293
ÉLOGE DE M. DE HALLER.