de l'homme, et sur l’anatomie des animaux, qui nous
a si souvent révélé, touchant l’économie animale de
l’espèce humaine, des secrets que l’étude de l’homme
lui-même ne nous eût pas découverts. Il fallait bannir
de la physiologie, et cette métaphysique qui,
dans toutes les sciences, a servi longtemps à cacher
une ignorance réelle sous des mots scientifiques, et
ces théories ou mathématiques ou chimiques, rejetées
des mathématiciens et des chimistes, et toujours
employées avec d’autant plus de confiance, ou adoptées
avec d’autant plus de respect, que les maîtres
ou les disciples ignoraient davantage les mathématiques
et la chimie. Il fallait substituer à tous ces
systèmes des faits généraux, constatés par l’observation
et l’expérience ; avoir la sagesse de s’arrêter à
ces faits, de consentir à en ignorer les causes ; et
savoir que dans toutes les sciences, il existe des
bornes au-delà desquelles il est douteux que l’esprit
humain puisse jamais pénétrer, mais que sûrement
il ne peut franchir qu’à l’aide du temps et d’une
longue suite de travaux.
Tel est le plan que M. de Haller avait formé : il l’a suivi avec tant d’activité et de succès, que s’il s’est montré dans ses autres ouvrages comme un physicien exact et profond, il a été vraiment créateur dans la physiologie ; et que, de sou vivant même, ses contemporains et ses rivaux l’ont placé au premier rang des auteurs classiques. Mais ce ne fut qu’après avoir, dans une nombreuse suite de mémoires, examiné des questions difficiles et importantes sur la respiration, sur la circulation du sang, sur la génération,