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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/323

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ÉLOGE DE M. DE HALLER.


tion ; il s’en plaignit amèrement : Lamétrie soutint le même ton dans ses réponses ; et M. de Haller était prêt à publier une réfutation très-sérieuse et très-longue de ces réponses, lorsqu’il apprit à la fois la mort de son adversaire, et que, trompé par un excès de délicatesse, louable sans doute, lui seul avait été la dupe du ton plaisamment sérieux que Lamétrie avait pris.

Chargé d’enseigner la botanique à Gottingue, M. de Haller dressa un catalogue du jardin des plantes de cette ville ; et c’est là principalement qu’il a développé son système de botanique. M. Linnæus avait choisi pour fondement du sien, des caractères tirés du nombre des parties sexuelles des plantes : M. de Jussieu paraissait préférer les caractères que donne la situation de ces mêmes parties ; M. de Haller imagina de choisir pour fondement d’un nouveau système, le rapport qu’ont entre eux le nombre des étamines, et celui des pétales ; et dans les plantes mono pétales, le nombre des étamines, et celui des divisions du calice. Ce rapport lui paraissait plus constant que le nombre absolu des mêmes parties, et lui fournissait un plus grand nombre de divisions que celles qu’on peut déduire de leur position respective ; mais il ne se borna pas à son système, et ne s’assujettit point à le suivre à la rigueur. Les systèmes de Tournefort et de Linnæus, l’ordre de M. de Jussieu lui fournissent souvent des divisions Persuadé de la nécessité de chercher un ordre naturel de ranger les plantes, et n’envisageant ces systèmes que comme des moyens de rendre l’étude de la bo-