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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/324

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ÉLOGE DE M. DE HALLER.


tanique moins pénible, il paraît regarder le mérite d'être facile comme le premier de tous pour un système artificiel ; il croit qu’on peut sacrifiera cette facilité l’unité du système, et le mérite de la régularité et de l’ensemble. Peu de botanistes ont suivi le système de M. de Haller ; mais tous ont admiré, dans sa description des plantes qu’il avait observées sur les plus hautes parties des Alpes, l’exactitude et la belle exécution des planches qui ornent cet ouvrage, les profondes connaissances de l’auteur, et surtout la patience infatigable, l’activité et le courage qui lui avaient fait surmonter les difficultés et les dangers d’une telle entreprise.

Tels ont été les principaux travaux de M. de Haller comme physicien ; mais nous n’avons pas encore parlé de toutes les obligations que les sciences ont eues à cet homme illustre. En lisant une foule de livres sur toutes les parties de la médecine, il sentit combien il se serait épargné de peines et de dégoûts, s’il eût trouvé réunis dans une espèce de catalogue la liste de ces livres, une indication précise de leur objet, les choses nouvelles qu’ils renferment, et même un jugement sur le degré de confiance que méritent, ou les auteurs ou les ouvrages. Il voulut épargner aux autres la peine inutile qu’il avait été obligé de prendre ; et forma le projet de quatre bibliothèques, d’anatomie, de botanique, de chirurgie et de médecine pratique. Il publia son premier essai en ce genre, dans un commentaire sur la méthode d’étudier la médecine de Boërhaave : c’est là que, pour épargner à ses lecteurs l’ennui d’une