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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/328

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ÉLOGE DE M. DE HALLER.


ment méthodique et régulier est d’une utilité certaine ; il n’est question que d’exposer une suite de faits ou de vérités, d’en développer les preuves par des calculs ou des expériences, genres de preuves soumis à une marche exacte et déterminée : on peut avoir autant de maîtres qu’il y a d’hommes réunissant un esprit juste à des connaissances étendues ; et plus un maître a de talents et de lumières, plus il est utile. Dans les arts, au contraire, il n’y a d’autres études vraiment utiles que la méditation des grands modèles ; et pour chaque élève peut-être, que les leçons d’un maître dont lui-même aurait fait choix.

Tandis que M. de Haller publiait tant d’ouvrages, veillait sur tant d’établissements, professait à la fois presque toutes les parties de la médecine ; tandis qu’il remplissait les mémoires de l’académie de Gottingue et des académies dont il était membre des détails de ses expériences et de ses recherches, les journaux de la même ville étaient pleins d’articles où il rendait compte des ouvrages importants publiés par toute l’Europe, en homme digne de les juger, quelquefois de les corriger et de les étendre. Il faisait traduire en allemand les meilleurs livres étrangers, et les ornait de préfaces qui souvent elles-mêmes étaient de véritables ouvrages.

Tant de services rendus à la ville de Gottingue méritaient les récompenses du souverain, qui voyait réussir, au delà de ses espérances, ses projets pour rendre cette ville florissante et peuplée. M. de Haller, de toutes les grâces qui lui furent offertes, accepta