des raisons ce préjugé, qu’il serait difficile de conserver dans le siècle qui a produit Haller et Franklin.
Il est des parties de l’administration qui, liées
par leur nature aux sciences physiques, semblent ne
pouvoir être dirigées avec succès que par des hommes
à qui ces sciences ne soient point étrangères.
Le gouvernement de Berne devait donc s’applaudir
de compter parmi ses membres un savant qui avait
étudié, et même approfondi, toutes les parties de la
physique ; aussi l’employa-t-on surtout dans des
commissions où il fallait que le magistrat fût en
même temps, ou physicien ou philosophe.
Il perfectionna l’administration des salines, non pas, comme on pourrait l’imaginer, en augmentant le revenu qu’elles produisaient au gouvernement, mais en rendant leur exploitation moins onéreuse au public. Il ménagea les intérêts pécuniaires du peuple en diminuant le prix de la denrée, et (ce dont il est douloureux d’être obligé de faire un objet d’éloge) il veilla sur les intérêts de sa santé, en ne négligeant aucun des moyens de rendre cette denrée plus pure et plus parfaite. Il donna ses soins à l’établissement d’une maison d’orphelins, où il fallait leur procurer une éducation saine, qui conservât des citoyens à l’État ; une éducation bien dirigée, qui ne lui donnât que des citoyens utiles ; enfin une éducation réglée avec cette économie rigoureuse, nécessaire dans un gouvernement qui, n’ayant pas le droit d’augmenter son revenu par des taxes, est dans l’heureuse impuissance de se permettre inie dépense nouvelle, sans retrancher en