dait le mérite d’avoir bien décrit le premier les étamines et les pistils, et connu leur usage pour la fécondation des plantes. Ces prétentions peuvent
être fondées ; mais les conséquences qu’on a voulu
en tirer pour diminuer le mérite de M. de Linné et
des deux botanistes français, nous paraissent injustes.
Trouverait-on, dans l’histoire des sciences,
une grande théorie dont les premières idées, les détails
et les preuves appartiennent à un seul homme ?
et n’est-il pas juste d’accorder plutôt la gloire d’une
découverte à celui à qui on en doit le développement
et les preuves, à celui qui, avec autant de
génie, a été vraiment utile ; qu’à l’auteur d’une première idée, toujours vague, souvent équivoque, et
dans laquelle on n’aperçoit quelquefois le germe
d’une découverte que parce qu’un autre l’a déjà
développée ?
La fécondation s’opère dans les plantes, lorsque les poussières des étamines s’arrêtent sur le stigmate des pistils : stigmate qui, dans la saison de la fécondation, est ou garni d’un velouté, ou humecté d’une liqueur gluante ; mais les grains de cette poussière ne sont pas encore ce qui doit féconder le germe de la plante ; le stigmate est souvent séparé de ce germe par un long stylet, creux à la vérité, mais à travers lequel les poussières, toutes petites qu’elles sont, ne pourraient pénétrer. La nature y a remédié, en faisant de chaque poussière un corps organique, doué d’élasticité : imprégné de l’humidité qu’il rencontre sur le stigmate, il se brise, et lance, soit une poussière plus fine encore, soit une liqueur très-