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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/400

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ÉLOGE DE M. LE COMTE D’ARCI.


cédés dans la manipulation, donnent à la poudre le pins de force : il fallait savoir si la force qui est communiquée aux projectiles dépend de la promptitude avec laquelle la poudre s’enflamme ; mais, pour faire ces expériences, on avait besoin d’une éprouvette qui donnât des résultats précis, et il n’en existait pas. M. d’Arci imagina de suspendre un petit canon à un pendule, et de juger de la force de la poudre, par l’arc que le recul ferait décrire à ce canon : cet instrument, perfectionné depuis par lui-même, a été adopté par la régie des poudres ; il peut rendre sensibles de très-petites différences dans la poudre ; aucune circonstance étrangère n’en altère les résultats ; et pour juger de la supériorité d’une poudre sur une autre, on trouverait difficilement un instrument plus sensible ou plus sûr.

Il résulte des expériences de M. d’Arci, que plus la pondre s’enflamme vite, plus elle a de force ; que le mélange exact des matières et la sécheresse de la poudre contribuent à la rendre meilleure ; qu’enfin de petites différences dans la manipulation en produisent de bien plus sensibles dans les effets, que n’en font naître des changements dans la proportion des matières, qui, au premier coup d’œil, paraîtraient bien plus importants.

M. d’Arci examine ensuite quelle différence la longueur des pièces du même calibre, tirées avec des charges égales, produit dans la vitesse du boulet, et quels sont les effets des différentes quantités de poudre employées à charger la même pièce.

Pour mesurer la force des projectiles, il emploie