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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/42

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ÉLOGE DE L’ABBÉ PICARD.


auraient pas frappés, et les corrections que ces erreurs rendent nécessaires deviennent bien plus faciles. Enfin, chaque astronome y trouve quelles peuvent être dans l’année les observations intéressantes pour les objets de ses recherches. Aussi l’Académie des sciences a-t-elle toujours eu soin de charger de ce travail un savant, dont le nom, connu dans l’Europe, lui assurât la confiance des astronomes. Entre les mains de M. de Lalande, cet ouvrage n’est plus borné à l’utilité des simples éphémérides ; il est devenu un recueil précieux d’observations et de tables astronomiques.

Les travaux de Versailles exigeaient des nivellements immenses, dont on confia la direction à l’abbé Picard. Cet art n’était qu’une pratique grossière : il la corrigea ; et, dans son traité du nivellement, il mit les praticiens en état de parvenir, par le moyen de ses tables et d’opérations très-simples, à une exactitude supérieure à celle qu’exigent nos besoins.

Les anciens Mémoires de l’Académie contiennent une excellente gnomonique de l’abbé Picard, et des recherches curieuses de dioptrique ; il a aperçu le premier le phosphore qu’on voit dans la partie vide du baromètre, lorsqu’on y agite le mercure.

Il était né à la Flèche, on ignore en quel temps ; mais on a de lui des observations faites en 1659. Dès 1680, il n’était plus en état d’exécuter par lui-même les grands travaux dont il avait fait agréer le projet à Colbert ; et il termina en 1684 une carrière toute remplie d’occupations utiles, qui lui donnent plus de droits à la reconnaissance des hommes qu’à