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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/41

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ÉLOGE DE L’ABBÉ PICARD.


sieurs ; et il revint avec la satisfaction d’avoir rendu à l’astronomie un grand nombre d’observations importantes, devenues inutiles par l’incertitude du lieu où elles avaient été faites.

L’élévation du pôle à Paris était un élément nécessaire pour les observations astronomiques, et les réfractions rendaient cet élément assez difficile à déterminer avec la précision rigoureuse qu’on commençait à exiger des astronomes. L’abbé Picard s’en occupa avec succès. Il n’y avait point de travaux qui fussent au-dessus de son courage ni au-dessous de son zèle, dès qu’il les jugeait utiles au progrès des sciences.

On n’avait pas imaginé avant lui qu’il fut possible de voir les fixes, lorsque le soleil est sur l’horizon : il apprit aux astronomes le moyen de les observer en plein jour. On ne peut pas trouver en astronomie une nouvelle classe d’observations, qu’il n’en naisse sur-le-champ ou de nouvelles découvertes, ou des moyens de donner à la théorie une plus grande exactitude.

C’est à l’abbé Picard qu’on doit la première exécution de l’ouvrage intitulé la Connaissance des temps. Tl le donna pour la première fois en 1679, et continua jusqu’à sa mort de le donner chaque année. Il n’a point été interrompu depuis. Ces éphémérides épargnent aux observateurs des calculs, ou des recherches pénibles, en exposant, d’après les théories connues, les phénomènes qui doivent arriver chaque année. Par là, les astronomes sont à portée de saisir dans ces théories des erreurs qui ne les