Bossut les a faites de manière à ne laisser aucun doute
sur l’exactitude de ses résultats, ni sur la certitude
des règles qu’il en a déduites. M. le chevalier de
Borda et M. l’abbé Bossut ont fait encore, et sur
l’action des machines hydrauliques, et sur la résistance
des fluides, une suite d’expériences qui manquaient
au Traité du mouvement des eaux, et qu’ils
ont fondées sur une géométrie bien plus profonde
que celle que Mariotte aurait pu employer. Ceux qui
voudront juger combien les pas que la géométrie a
fait faire à la physique ont été rapides, n’auront
qu’à comparer ce Traité du mouvement des eaux de
Mariotte, avec l’Hydrodynamique de l’abbé Bossut,
ouvrage où l’auteur a su renfermer, dans un petit
espace, ce qu’on peut trouver ailleurs de plus intéressant sur cette science, avec une foule de choses
nouvelles qui lui appartiennent.
S’il n’y a aucune des matières traitées par Mariotte qui n’ait été plus approfondie dans d’autres ouvrages, il ne serait pas juste cependant de laisser le sien dans l’oubli. On y voit briller cette sagacité avec laquelle l’auteur savait faire les expériences, les calculer, en comparer les résultats avec les principes ; et l’on y trouve des exemples singulièrement propres à diriger et à développer le talent des expériences dans ceux qui en ont le germe. Ainsi, dans la géométrie pure, quelle que soit la supériorité des nouvelles méthodes ; quoique les ouvrages d’Archimède ou de Pascal n’offrent plus, même à un écolier, de vérités nouvelles ; cependant il s’en faut bien qu’on doive en négliger la lecture, et que le spec-