théorie, la plus difficile de toutes les applications
de l’analyse à la mécanique, a été depuis l’objet des
recherches de la plupart des grands géomètres. Les
premiers ont cherché, comme Mariette, des lois déduites
de l’expérience, et qu’on pût employer ensuite
pour trouver dans tous les cas les mouvements des
masses fluides ; d’autres se sont élevés plus haut ; et
partant d’un seul principe, tel que l’égalité de pression, ou l’incompressibilité, ou la loi du ressort, ils ont déterminé le mouvement des fluides par celui de
chacune de leurs particules
[1]. M. d’Alembert est le
premier qui ait osé envisager cette théorie d’une manière
si sublime ; il a inventé à la fois et le principe
mécanique qui donne les équations de ces problèmes,
et la nouvelle analyse nécessaire pour les résoudre.
Mais cette théorie générale et directe est par
elle-même si difficile, que jusqu’ici elle n’a pu servir
dans la pratique qu’à montrer la nécessité de se défier
de toutes les lois sur lesquelles Mariotte et ses
successeurs avaient cru pouvoir établir leurs règles.
Celles que Mariotte a déduites de ses expériences
ne peuvent pas être employées, même pour l’usage
ordinaire. En effet, il n’a examiné que les écoulements
par les ouvertures faites à un vase de peu
d’épaisseur ; et comme, dans ce cas, la contraction
de la veine est fort différente de ce qu’elle est
lorsque l’écoulement se fait par des tuyaux additionnels,
on a besoin de nouvelles expériences pour
savoir calculer quelle est alors la dépense. M. l’abbé
- ↑ Parler ici de Daniel Bernoulli.