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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/498

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ÉLOGE M. DE MAUREPAS.


de ces opérations utiles ; on en trouvera l’histoire dans celle de l’Académie. MM. de la Galissonnière, d’Albert, le marquis de Chabert, chargés de présider à ces recherches par M. de Maurepas ou par ses successeurs, M. Buache, attaché au dépôt des cartes, en qualité de géographe, ne nous ont rien laissé ignorer du fruit de tous ces travaux, et de la reconnaissance due au ministre qui leur a donné le premier plus d’étendue et de consistance.

Ajoutons, enfin, pour réunir ici tout ce qui, dans le ministère de M. de Maurepas, peut intéresser les sciences, qu’il a été, parmi les hommes en place, un des premiers qui aient hautement préféré les sciences aux talents frivoles, les arts nécessaires aux arts agréables, et qui aient senti qu’il n’est juste d’encourager, aux dépens du peuple, que les travaux utiles à la nation. En embrassant cette opinion, M. de Maurepas ne fit, à la vérité, qu’obéir un des premiers à une impulsion qui commençait dès lors à entraîner les esprits, et qui depuis a produit une révolution presque générale ; mais combien peu d’hommes savent devancer leur siècle, et combien il doit être rare que le hasard les conduise aux grandes places, où ils ne cherchent point à s’élever, et où si peu de gens sont intéressés à les voir !

Cette opinion, dans M. de Maurepas, avait d’autant plus de force, que, passant lui-même pour un des esprits les plus légers et les plus agréables de la société, on ne pouvait l’accuser de sévérité ni de pédanterie, et qu’il paraissait sacrifier son goût