nommer médecin de l’armée de Flandre. M. Pringle
fit, avec le même général, la campagne de 1743,
sur le Mein. Né avec ce sentiment d’insanité, premier
principe et seule base solide de toutes les vertus,
il avait vivement senti quelles devaient être les
angoisses des blessés ou des mourants, lorsqu’un
mouvement de l’armée forçait ou de les transporter
à la hâte, ou de les abandonner à la discrétion du
soldat ennemi. Pour éviter ce malheur, on était souvent
obligé de placer les hôpitaux loin de l’armée,
et de préférer, dans le choix de leur emplacement,
la sûreté à la salubrité. M. Pringle engagea mylord
Stairs et le maréchal de Noailles à convenir que
ces asiles du malheur seraient réciproquement respectés ;
son zèle obtint la récompense qui pouvait
le plus le toucher, puisque ses compatriotes furent
les premiers qui profitèrent de cette convention.
Après la bataille d’Ettingen, un hôpital anglais se
trouva dans le terrain occupé par l’armée française,
et le premier soin du maréchal de Noailles fut de
rassurer les soldats qui y étaient déposés, en leur
annonçant que les troupes françaises avaient ordre
de ne pas les inquiéter, et que ceux qui les servaient
auraient une liberté entière de remplir leurs
fonctions : trait d’humanité auquel le malheur d’avoir
été vaincu donne peut-être un mérite de plus.
On doit compter parmi les progrès que le genre humain a faits dans notre siècle, ces actions de bienfaisance ou de justice exercées au milieu des horreurs de la guerre, avec une simplicité et une noblesse inconnues dans les siècles précédents, et