aux phénomènes qui peuvent se présenter dans la
nature. Une simple hypothèse de M. Bernoulli, la
décomposition du mouvement réel de la corde en
vibrations isochrones et régulières de la corde totale
et de ses parties aliquotes, lui servit pour donner à
la solution taylorienne toute l’étendue dont il avait
besoin. Il employait ce principe à expliquer les sons
différents qu’une même corde peut faire entendre
successivement ou à la fois, les tons plus ou moins
graves que donne un même tuyau, suivant que l’air
y est poussé avec plus ou moins de force et de vitesse.
M. Euler étendait-il la solution aux oscillations
des corps sonores, à celles de l’air, aux cordes inégalement épaisses, M. Bernoulli, à l’aide de son principe, donnait des mêmes problèmes une solution
qui, par sa simplicité et son élégance, balançait le
mérite de la profonde analyse de son illustre confrère.
M. Bernoulli avait-il résolu, par son principe,
le problème des vibrations d’une lame élastique et
sonore, M. Euler y appliquait son analyse, et elle
lui en donnait la solution. Enfin, M. Bernoulli considéra
les vibrations d’une corde composée de deux
parties de grosseur inégale, mais chacune d’une
même épaisseur dans toute son étendue. Il parvint
à déterminer ces vibrations en supposant d’abord
que chaque partie vibrait seule, et qu’une tie ses
extrémités était fixée, tandis que l’autre était contexture par un fil flexible et non élastique d’une longueur donnée. Il ne lui restait plus qu’à déterminer la longueur que devaient avoir ces fils pour que les cordes eussent le même mouvement qu’en les supposant
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ÉLOGE DE M. BERNOULLI.