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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/590

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ÉLOGE DE M. BERNOULLI.


vrage en quelques heures, soit qu’on diminue l’intensité du travail en le prolongeant à proportion, pourvu que l’on n’exige point un effort ou une vitesse qui s’étende trop au delà de certaines limites. Cette règle est d’accord avec la nature, et c’est en quelque sorte, comme le remarque M, Bernoulli, le principe de la conservation des forces vives appliqué à l’économie animale.

Si le corps qui se meut éprouve des résistances proportionnelles au carré de sa vitesse, le travail nécessaire pour en conserver le mouvement doit croître comme le cube de ces mêmes vitesses ; ainsi il arrive un degré où l’augmentation du nombre des rameurs, n’ajouterait presque rien à la vitesse du corps qu’on veut mouvoir : enfin, toutes les fois que la force agit non sur un point fixe, mais sur un corps mobile, la partie de cette force employée à donner le mouvement à ce corps est perdue pour l’effet qu’on se propose de produire. Il faut donc distinguer dans la force employée, la partie utile et la partie inutile. M. Bernoulli enseigne à trouver le rapport de l’une à l’autre dans les différents cas, et il expose comment, en augmentant la surface des rames, on peut diminuer, tout le reste étant égal, le rapport de la force inutile à la force utile.

Le dernier prix remporté par M. Bernoulli a pour objet les moyens de diminuer les roulis et le tangage des vaisseaux sans nuire à leurs autres qualités. Après avoir déterminé la forme qu’il convient de donner à un bâtiment pour qu’il ait une stabilité plus grande, soit dans l’état de repus, soit pour les