différents degrés d’inclinaison qu’il prend par l’effet
du vent ou l’action de la lame, l’auteur examine les
moyens d’empêcher que les causes qui, comme les
lames ou les coups de vent, agissent sur lui par intervalles plus ou moins réguliers, n’augmentent continuellement ses oscillations, et ne l’exposent à être
renversé. Cette partie de la théorie était absolument
neuve ; elle conduit à ce paradoxe, que dans le cas
où les causes accidentelles qui tendent à donner de
nouveaux mouvements à un navire se répéteraient
avec de petits intervalles, on augmenterait le danger
de chavirer en augmentant la stabilité du vaisseau.
Mais ce danger n’existe que dans le cas où la
distance d’une impulsion à l’autre serait moindre
que le temps de chaque oscillation du navire ; heureusement on ne peut guère redouter, dans la pratique,
d’y être exposé, et dans toute autre circonstance
il est utile d’augmenter la stabilité.
Ces détails, beaucoup trop longs peut-être, suffisent pour faire connaître M. Bernoulli ; on voit que son goût le portait particulièrement à examiner les questions qui présentent plus de difficultés pour les soumettre au calcul que pour les résoudre quand elles y ont été soumises ; on voit que dans celles qu’il se proposait, il cherchait dans la nature de la question elle-même les moyens de la simplifier, delà réduire à ses moindres termes, ne laissant à faire au calcul que ce qu’il était impossible de lui ôter ; on voit qu’il voulait surtout employer la théorie pour pénétrer plus avant dans la connaissance de la nature, en ; appliquant les mathématiques non-seule-