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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/622

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ÉLOGE DE M. MARGRAAF.

La chimie clés métaux ne doit pas moins à ses recherches : il a donné de nouveaux moyens d’obtenir, dans un degré de pureté plus parfaite, l’argent, le zinc, le régule d’antimoine et l’étain, qu’il a trouvé souvent combiné avec une petite portion d’arsenic. Des chimistes français ont depuis perfectionné ce dernier travail, et montré que le mélange de ces deux substances métalliques est purement accidentel. M. Margraaf parvint aussi à dissoudre, dans les acides du règne végétal, plusieurs métaux qui résistent à l’action de ces acides sous leur forme métallique, et y cèdent lorsqu’on les y soumet sous celle du précipité. Il fit voir que la plupart des métaux, et l’or même, sont attaqués par l’alcali fixe qui les dissout ; propriété singulière par laquelle les alcalis se rapprochent des acides, si longtemps regardés comme leurs implacables ennemis. Les travaux de M. Margraaf sur le platine ont contribué à étendre les connaissances des chimistes sur cette substance, digne d’intéresser également et par le grand nombre d’usages utiles auxquels on peut l’appliquer, et par ses propriétés singulières, faites pour conduire peut-être un jour à des découvertes importantes sur la composition intime des métaux, et sur la qualité qui les distingue essentiellement des autres corps de la nature.

Enfin, M. Margraaf a eu le mérite d’enrichir la chimie d’un nouveau demi-métal, du régule de manganèse ; découverte d’autant plus importante qu’elle a confirmé ce qu’avait fait présumer l’exemple du platine, on nous montrant que le nombre des