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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/623

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ÉLOGE DE M. MARGRAAF.


substances métalliques est bien moins borné qu’on ne l’avait cru ; que l’opération par laquelle la nature forme les métaux est plus étendue, plus variée, et qu’ainsi nous avons une espérance mieux fondée de surprendre un jour ce secret important.

L’analyse de la pierre connue sous le nom de lapis lazuli, à laquelle M. Margraaf a joint depuis celle de la topaze de Saxe, est le premier modèle de l’analyse complète d’une pierre dure, formée de plusieurs éléments terreux, assez exactement combinés pour que leur réunion présente les apparences de l’homogénéité. Cette partie de la chimie a fait depuis des progrès immenses, surtout entre les mains de M. Bergman ; mais ces progrès ne doivent qu’augmenter la reconnaissance due à celui qui est entré le premier dans la carrière.

M. Margraaf, frappé du goût sucré de plusieurs substances végétales, chercha les moyens de reconnaître le principe auquel elles le doivent, de l’obtenir à part, enfin de s’assurer s’il est le même dans toutes ces substances : il employa l’esprit-de-vin pour dissoudre le corps sucré, et le séparer des parties gommeuses et extractives ; ce procédé lui réussit, et le conduisit à déterminer avec assez d’exactitude la quantité de sucre absolument semblable au sucre ordinaire que chaque plante peut contenir : le suc du bouleau, la fécule du chervi, les fleurs même du tilleul en produisent des quantités très-sensibles. On sait que cette même partie sucrée est celle qui, par la fermentation, donne le plus d’esprit ardent ; et M. Margraaf parvint à obtenir de ces fleurs mê-