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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/624

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ÉLOGE DE M. MARGRAAF.


lées à l’eau, une espèce de vin qui, par la distillation, lui produisit un véritable esprit chargé de l’odeur agréable qui leur est propre.

L’analyse des calculs de la vessie fit observer à M. Margraaf qu’ils ne sont pas tous de la même nature ; de deux pierres qu’il examina, l’une était presque entièrement composée de substances volatiles, tandis que l’autre contenait une quantité très-considérable d’une substance fixe et terreuse : les causes qui ont formé deux produits si différents dans le même lieu et avec le même fluide, pouvaient-elles être les mêmes ? S’il existe des moyens de dissoudre ces calculs, ou du moins de les empêcher de croître, ces moyens ne doivent-ils pas être appropriés à la nature des différentes pierres et varier comme elles ? Les symptômes de la maladie qu’elles produisent sont-ils exactement les mêmes ? et n’y aurait-il pas des moyens d’apprendre à les distinguer avant l’extraction ? Ces questions, que fait naître la lecture du mémoire de M, Margraaf, sont intéressantes ; les connaissances qui résulteront un jour de l’application de la chimie à l’étude des corps vivants et de leurs fonctions, nous offriront peut-être contre nos maux des ressources que nous n’oserions prévoir aujourd’hui : mais cette application a été négligée jusqu’ici, soit parce qu’elle exige une réunion trop rare de connaissances, soit parce que le genre d’esprit qui fait chercher et trouver des routes nouvelles est encore plus rare que le talent de l’invention, avec lequel il ne faut pas le confondre.

La dernière de ces qualités semble n’exiger que