d’hommes dans des lieux étroits, où l’air extérieur
pénètre difficilement ; il faut l’attribuer moins à l’excès ou aux dangers du travail, qu’à la malpropreté
ou à la négligence des équipages ; enfin, il faut l’attribuer au peu de précautions que l’on prend pour
la conservation de l’eau et de la nourriture, plutôt
qu’à l’insalubrité réelle des aliments. A toutes ces
causes presque volontaires, se joint encore la trop
grande quantité d’animaux qu’entasse sur les vaisseaux
le luxe, qui s’introduit partout, et qui partout
sacrifie la vie ou les besoins du faible et du
pauvre aux fantaisies du plus fort ou du plus riche.
M. Duhamel cherche des remèdes contre tous ces
maux ; il décrit les ventilateurs de toute espèce qui
étaient alors connus, et que la nouvelle théorie de
l’air propre à la respiration doit nous apprendre à
perfectionner un jour ; il propose comme moyen à
employer pour renouveler l’air, le feu de la cuisine
des vaisseaux. Il indique les précautions qu’il faut
prendre ; la discipline qui doit être établie pour la
propreté du bâtiment et la santé de l’équipage. Il
donne des méthodes pour conserver l’eau ou les
vivres, et pour en préparer de plusieurs espèces,
qui soient à la fois sains, peu coûteux, et d’une
longue conservation. Il emploie toutes les ressources
que la botanique, la chimie, la physique, peuvent
lui offrir ; et comme un intérêt d’humanité plus
direct était le but de cet ouvrage, on voit qu’il n’en
est aucun qu’il ait travaillé avec autant de soin, dont
il se soit occupé avec autant de plaisir.
Tant de travaux n’empêchèrent pas M. Duhamel