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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/650

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ÉLOGE DE M. DUHAMEL.


Stahl et ses disciples. M. Duhamel porta plus loin ses recherches ; il voulut savoir si la différence entre ces alcalis tient à la différence spécifique des plantes qui les produisent, ou à la nature des terrains où elles croissent. Il fit semer du cali à Denainvilliers, et suivit ces expériences pendant un grand nombre d’années. Comme il avait renoncé à la chimie longtemps avant qu’elles fussent terminées, il pria M. Cadet d’examiner les sels que contenaient les cendres des calis de Denainvilliers, et ce chimiste habile prouva que la première année l’alcali minéral y dominait encore ; dans les années suivantes, l’alcali végétal augmentait rapidement, et enfin il se trouvait presque seul après quelques générations.

Les mémoires de M. Duhamel sur l’éther, alors presque inconnu, sur les tartres solubles, sur la chaux, renferment des faits curieux et bien observés ; mais les découvertes nouvelles auxquelles ces observations n’ont peut-être pas été inutiles, ont fait oublier tout ce qui les avait précédées. Toutes ces sciences sont sujettes à ces espèces de révolutions ; la gloire de l’auteur d’une découverte éclipse celle des savants qui l’ont préparée, et ne leur laisse de droit qu’à la reconnaissance publique.

M. Duhamel avait une correspondance très-étendue ; il observait sans cesse tout ce qui se passait sous ses yeux, et il avait soin de consigner dans nos recueils tous les faits curieux qui s’offraient à lui ou qu’il recueillait dans les lettres de ses correspondants.

Nous n’en citerons qu’un seul exemple. On trouve dans les Mémoires de 1757 les détails de l'embrase-