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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/653

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ÉLOGE DE M. DUHAMEL.


inventés pour observer la nature et pour en connaître les lois, répandus dans les châteaux, dans les jardins, dans les parcs ; et au milieu de tous ces objets d’instruction, deux hommes réunis par l’amour du bien, différents par leur caractère comme par leurs occupations, l’un portant avec une infatigable curiosité, sur tous les objets utiles, la vue d’un observateur éclairé et d’un citoyen voué au bonheur public ; l’autre, occupé de soulager les maux de l’humanité, d’empêcher ou d’apaiser les querelles, de prévenir la misère en encourageant au travail, de répandre des lumières comme des bienfaits, d’inspirer des vertus, et surtout d’en donner l’exemple : tel était le spectacle unique qu’offrait ce lieu célèbre par le séjour des deux frères, et qui, conservé par les mains du digne héritier de leur science et de leur vertu, en sera le monument le plus touchant et le plus durable [1].

Les ouvrages de M. Duhamel forment un grand nombre de volumes ; partout il est élémentaire ; il compte peu sur les connaissances de ses lecteurs ; il ne veut pas exiger d’eux une attention qui, en les fatiguant, pourrait les rebuter : ce n’est point pour les savants qu’il écrit, c’est pour tous ceux qui veulent acquérir des lumières applicables à la pratique. Il ne se borne point à dire ce qu’il a observé de nouveau ; il dit tout ce qu’il croit qu’ont besoin d’apprendre ceux auxquels il s’adresse : il rend compte des expériences, des observations même, qui ne

  1. M. Fongeroux, de l’Académie royale des sciences.