que M. Duhamel composait ses ouvrages, consultait
les savants, entretenait une correspondance avec
les hommes les plus éclairés de l’Europe, s’occupait
de nouvelles recherches sur les sciences, formait le
plan de ses expériences et de ses observations, M. de
Denainvilliers suivait, dans sa retraite, les observations et les expériences dont son frère l’avait chargé ; toujours inconnu, satisfait de l’être, servant l’amitié, se rendant utile à sa patrie, et ne demandant d’autre récompense que le plaisir d’avoir fait du bien. Pour juger M. Duhamel, il fallait le voir à Denainvilliers : des campagnes couvertes de productions étrangères enrichissant les cultivateurs, dont les pères avaient ignoré jusqu’au nom de ces plantes utiles ou salutaires ; partout les terres du seigneur présentant les résultats plus ou moins heureux, mais toujours instructifs, d’expériences ou de procédés nouveaux
d’agriculture ; des forêts remplies d’arbres étrangers,
enlevés à toutes les contrées du globe, offrant aux
yeux un aspect piquant par sa variété, intéressant
par l’espoir des richesses que
ces plantations préparent ; des vergers, où sont rassemblés tous les fruits que l’industrie humaine a pu créer ou perfectionner dans nos climats ; des fermes, dont les plus petits détails renferment une foule de moyens de salubrité, de commodité ou de profit ; moyens
qui, suggérés par une physique éclairée, sont, pour
les habitants de la campagne, des leçons et des modèles ;
une étuve pour les blés, unique en France, offerte
gratuitement à quiconque veut ou essayer cette
utile industrie ou en profiter ; tous les instruments
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ÉLOGE DE M. DUHAMEL.