mur, était incompatible avec la solidité de l’édifice.
Blondel même, que son savoir en géométrie et en
architecture faisait regarder comme un excellent
juge, et que le monument de la porte Saint-Denis
devait préserver de l’envie, Blondel avait joint son
suffrage à la voix du peuple des architectes. Comment
Perrault aurait-il donc pu proposer de simples
colonnes ? c’était même beaucoup que d’avoir vu
que les colonnes accouplées seraient suffisantes. Ainsi, comme tous les hommes sages que leur génie
pousse à tenter des choses hardies, il resta en deçà
de ce qu’il aurait pu oser.
Quelques artistes jaloux, dont Boileau n’aurait pas dû se rendre l’écho, ont accusé Perrault d’avoir pris à le Vau l’idée de son péristyle ; mais le collège Mazarin, élevé par le Vau, semble être placé si près de la colonnade du Louvre pour empêcher tous ceux qui les voient à la fois, d’attribuer au même architecte deux monuments d’un goût si opposé.
Une autre preuve incontestable en faveur de Perrault est le silence qu’a gardé sur ce soupçon Blondel, qui, dans ses écrits, fait de l’ouvrage de Perrault une critique où la rivalité se fait trop sentir, pour qu’il ait pu y négliger un reproche bien plus terrible que toutes ses objections. Ainsi, c’est l’ennemi de Perrault qui, sans le vouloir, a mis sa gloire hors d’atteinte. Si ceux qui attaquent les grands hommes sont insensibles à la honte, que du moins ils sentent l’inutilité de leurs efforts. Un jour viendra où, de tout ce qu’ils auront écrit contre un homme de génie, il ne restera que ce qui peut servir à constater sa gloire.