niformité et la régularité si nécessaires pour la perfection de leurs effets, et en même temps si difficiles à obtenir. L’exactitude dans les proportions des pièces était son principal moyen ; ses derniers travaux, dirigés encore vers ce but, avaient un objet
bien important pour la pratique des arts : il voulait
substituer dans ses moulins des pièces en bois à
celles qu’il avait été obligé de mettre en fer, mais
de manière que cette substitution ne nuisît pas à la
bonté du travail, et l’on sent à combien de machines
employées dans les arts l’application de ces moyens
pouvait s’étendre. Ainsi, il s’occupait en secret de
cette recherche dont l’épargne était le motif principal,
dans le temps où il était accusé de sacrifier
l’économie à la perfection des produits, et même à
sa vanité, si nous pouvons nous permettre d’employer
ici le langage de ses ennemis.
Les travaux de M. de Vaucanson contribuèrent à augmenter sa fortune. Il croyait que des ouvrages utiles à la nation devaient être payés par elle, et il le disait avec franchise ; si quelquefois on lui objectait que sa fortune était déjà suffisante, il répondait par l’exemple de gens au moins inutiles et beaucoup mieux payés : on sent que cette réponse n’était qu’une plaisanterie. Les grands talents, comme les services, méritent des encouragements plus nobles, et ils savent s’en contenter. M. de Vaucanson, sans se piquer de dédaigner ce qui était le juste prix de ses travaux, savait encore être utile, même quand ce prix était fort au-dessous de ce qu’il croyait mériter ; et la fortune qu’il a laissée est telle qu’on ne