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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/685

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ÉLOGE DE M. HUNTER

La pratique des accouchements et l’enseignement de l’anatomie partagèrent le reste de la vie de M. Hunter ; et sous ces deux points de vue, il a mérité également l’estime des savants et la reconnaissance de ses concitoyens.

Son ouvrage sur la matrice dans l’état de grossesse est un monument précieux dans l’anatomie ; il est formé de trente-quatre planches, où les objets de grandeur naturelle sont représentés avec vérité et avec précision. La découverte de la membrane à laquelle il a donné le nom de decidaa ; l’examen des usages de cette membrane qui unit ensemble, dans le commencement de la grossesse, la matrice et le fœtus, et dans l’épaisseur de laquelle le placenta se forme, croît et se développe ; l’exposition des conséquences pratiques qui résultent de cette découverte ; une description exacte de l’utérus et du fœtus qu’il renferme, aux différentes périodes de la grossesse ; le détail des changements que l’un et l’autre éprouvent ; cette partie importante de l’anatomie presque entièrement nouvelle, portée dès le premier pas à un grand degré de perfection ; tel a été le premier titre de M. Hunter à la célébrité et aux suffrages des compagnies savantes de l’Europe.

C’est dans ce même ouvrage qu’il fit connaître la maladie qu’il a nommée retroversio uteri, maladie dangereuse, assez commune, mais encore inconnue, et dont il montra en même temps la cause, les symptômes et les remèdes. A peine son livre fut-il public, que deux praticiens habiles reconnurent cette maladie ; ils avouèrent que peu de temps au-