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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/107

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ÉLOGE DE M. D’ALEMBERT.


taire de ses droits ; mais jamais celui des droits d’un autre ne peut être ni juste ni légitime.

Parmi les mémoires de M. D’Alembert, on en trouve plusieurs qui ont pour objet le calcul intégral, et qui renferment en quelques pages un grand nombre de méthodes particulières ou de vues nouvelles sur la théorie générale de ce calcul ; telle est une méthode pour réduire à la solution d’une équation linéaire, la recherche de l’intégrale indéfiniment approchée d’une équation quelconque ; méthode à la fois élégante et singulière : telles sont des observations importantes sur la forme générale du facteur, qui rend l’équation qu’il multiplie, la différentielle exacte d’une fonction ou finie, ou d’un ordre moins élevé. Dans ces morceaux dispersés, les vérités se pressent, et comme elles sont peu développées, elles peuvent échapper à un lecteur inattentif ou peu instruit ; l’auteur y paraît plus occupé d’assurer aux géomètres des vérités nouvelles, que de jouir de la gloire qu’il pouvait en attendre ; ainsi la plupart de ces mémoires offriront à ceux qui sauront les méditer et en faire usage, des lumières utiles, et peut-être même leur vaudront beaucoup de gloire, s’ils n’ont pas la générosité de la rapporter au premier auteur.

La solution du problème des tautochrones mérite une mention particulière : ce problème, résolu d’abord par Jean Bernoulli et par M. Euler, l’avait été depuis par M. Fontaine, qui avait employé une méthode nouvelle et vraiment originale ; sa solution, plus générale que les premières, contenait des prin-