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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/133

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ÉLOGE DE M. WARGENTIN.


tants et dont le succès n’est au-dessus ni de ses forces ni des ressources qu’offrent les méthodes connues.

Telle a été la découverte des équations empiriques des satellites de Jupiter, par M. Wargentin.

Les astronomes, qui considèrent les mouvements des corps célestes comme circulaires et uniformes, ont nommé équation, la loi régulière suivant laquelle les mouvements d’une planète s’écartent de cette hypothèse.

Depuis la découverte de la force générale à laquelle les planètes obéissent, il existe deux manières de déterminer ces équations : l’une par le calcul des perturbations que cause dans le mouvement d’une planète l’attraction des autres corps célestes ; l’autre, en cherchant par l’examen des effets, et sans remonter à leur cause, une loi constante formée d’un petit nombre de termes qui puisse satisfaire à toutes les observations, et l’on a donné le nom d'équations empiriques à celles qui sont trouvées par cette dernière méthode. Lorsque M. Wargentin s’occupa de déterminer les équations des satellites de Jupiter, les géomètres n’avaient pas encore donné une méthode générale pour ces sortes de recherches ; comme Kepler, il n’eut d’autres secours que celui de cet instinct du génie qui sait suppléer aux méthodes, et cet instinct le servit heureusement.

Il trouva d’abord pour chaque satellite une équation du temps, et quelque temps après, les équations pour le changement d’inclinaison ; ces équations représentaient le mouvement des satellites avec