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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/138

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ÉLOGE DE M. MACQUER.


ces ; membre de la Société de médecine ; de l’Académie de médecine de Madrid, et des Académies de Stockholm, de Turin et de Philadelphie, naquit à Paris le 9 octobre 1718, de Joseph Macquer et de Marie-Anne Caillet. Il tirait son origine d’une famille noble d’Écosse, qui avait sacrifié ses biens et sa patrie à son attachement pour la religion romaine et pour la maison de ses anciens rois.

Les parents de M. Macquer exigeaient qu’il prît un état ; il choisit celui de médecin, qui contrariait moins qu’aucun autre son goût naissant, pour les sciences physiques. La chimie fut le principal objet de ses travaux, et il fut reçu à l’Académie en 1745, à l’âge de vingt-sept ans. Depuis cette époque, des recherches sur la chimie, des ouvrages élémentaires sur cette science, et des travaux sur les arts qui en dépendent, ont rempli toute l’étendue de sa vie.

Les phénomènes singuliers que présentait l’arsenic, avaient attiré l’attention des chimistes dans le temps où presque tous avaient conservé au moins un penchant secret pour les idées chimériques des adeptes. On connaissait la propriété qu’a cette substance de décomposer le nitre et d’en séparer l’acide, qui, dans cette opération, acquiert une belle couleur bleue ; mais personne encore n’avait songé à examiner le résidu de la distillation. M. Macquer l’essaya le premier, et il trouva un sel cristallisable, dissoluble dans l’eau, ayant toutes les propriétés d’un sel neutre, et formé par la combinaison de la base du nitre avec un acide particulier qui tire son origine de l’arsenic.