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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/139

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ÉLOGE DE M. MACQUER.

Les deux autres alcalis et la chaux peuvent servir de base à un sel semblable ; et c’est ici le premier exemple connu en chimie, de ces acides propres à certaines substances, et qu’on en tire parla distillation avec l’acide nitreux, soit que ces acides y existent tout formés, soit qu’ils doivent quelques-unes de leurs parties constituantes à la décomposition qu’éprouve alors l’acide qu’on a employé.

M. Macquer donna, peu de temps après, la première analyse exacte du bleu de Prusse. Cette matière colorante n’est, suivant lui, qu’une combinaison du fer avec une substance que les alcalis enlèvent aux matières charbonneuses ; et il le prouve en montrant que l’alcali dirigé sur le bleu de Prusse, se charge de cette substance, et ne laisse plus qu’une chaux de fer, tandis que ce même alcali, ainsi saturé et versé sur une dissolution de fer, précipite de nouveau bleu de Prusse. Les chimistes ont regardé cette substance extraite du charbon par l’alcali fixe, comme étant du phlogistique ; et l’alcali qui en est chargé a même porté le nom d’alcali phlogistique. Mais les progrès de la chimie, en l’enrichissant d’un grand nombre de faits, l’ont rendue en même temps bien plus pauvre en théories qu’elle ne croyait l’être, si pourtant avoir perdu des théories et des systèmes, ce n’est pas avoir beaucoup gagné. La plupart des dénominations et même des expositions que l’on faisait des phénomènes, portaient, sans presque qu’on s’en doutât, quelque teinte de ces systèmes, et il a fallu créer une nouvelle langue, que peut-être dans quelques années il faudra changer encore.