obscure, remplie d’opérations secrètes, de recettes
énigmatiques, presque comme une occupation dangereuse
où l’on risquait de compromettre sa santé,
sa fortune, et même sa raison : elle parut, dans les
ouvrages de M. Macquer, une science simple, fondée
sur les faits, procédant par des opérations dont
une sage méthode prescrivait tous les détails, utile
à tous les besoins de la vie humaine, et liée au système
général de nos connaissances. Ainsi, ses éléments
contribuèrent à répandre le goût de la chimie,
en montrant combien il était facile de l’apprendre ;
tandis qu’un autre chimiste son contemporain, et
autrefois son maître, en inspirait l’enthousiasme par
une marche plus hardie et des idées plus vastes et
plus imposantes.
M. Macquer fit, pendant plusieurs années, des cours, conjointement avec M. Baume. Il avait préféré, dans ses cours, l’ordre qui lui avait paru exiger, de ceux qui les suivaient, moins de connaissances préliminaires en chimie ; il décrivait les expériences, exposait les faits avec clarté, avec précision, y ajoutait les explications les plus plausibles, les plus généralement adoptées, mais avec le ton d’un homme qui doute encore et qui veut seulement payer un léger tribut au besoin si naturel aux hommes, et surtout aux jeunes gens, de croire quelque chose. L’incertitude où une suite de simples faits aurait laissé ses disciples, leur eût paru trop pénible ; il les consolait donc par quelques explications, mais il ne les trompait point sur le prix qu’ils devaient y attacher. Il avait l’art de choisir les parties de la chimie