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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/145

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ÉLOGE DE M. MACQUER.


travail fût confié. L’exécution et le succès répondirent à cette attente. Il avait pris la méthode la plus sûre pour faire un bon dictionnaire : celle de composer une espèce de cours de chimie complet et méthodique, dont les grands articles de son dictionnaire sont en quelque sorte les principaux chapitres, et peuvent être lus suivant leur ordre naturel qu’il a indiqué dans une table particulière.

M. Macquer donna la seconde édition de son dictionnaire dans un moment où de nouvelles difficultés auraient pu refroidir son zèle. C’était précisément celui où la connaissance d’un grand nombre de substances aériformes, jusqu’alors négligées dans les analyses, avait produit dans toutes les parties de la chimie une révolution, et presque un bouleversement général ; où toutes les théories devenaient incertaines, et toutes les expériences incomplètes. M. Macquer sut éviter à la fois les deux inconvénients qui étaient le plus à craindre, celui de se refuser à des idées nouvelles qui l’obligeaient de revenir sur des opinions qu’il avait longtemps adoptées, et celui de trop sacrifier à ces nouvelles idées, et de négliger les autres parties de la science. Il exposa les faits nouvellement découverts, en discuta les circonstances et les résultats, et garda un juste milieu entre un attachement servile aux opinions anciennes et l’enthousiasme des nouveautés.

Il est impossible d’être chimiste sans avoir la curiosité d’étudier les travaux des arts qui ne sont que des opérations chimiques faites en grand, d’après les règles fondées sur une expérience en général