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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/146

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ÉLOGE DE M. MACQUER.


grossière et peu précise, mais qui présentent beaucoup de phénomènes instructifs, et où, parmi un grand nombre de procédés inutiles et bizarres, il s’en trouve d’autres qu’on serait d’abord tenté de condamner, et dont un examen plus approfondi fait connaître les raisons et l’utilité.

M. Hellot, qui était commissaire du conseil pour les teintures, et chimiste de la manufacture de porcelaine, désira d’avoir M. Macquer pour adjoint ; et ce désir fait d’autant plus honneur à M. Hellot, qu’il savait très-bien que la réputation de M. Macquer, en chimie, surpassait la sienne, et qu’il est rare de se choisir, pour successeurs ou pour adjoints, des hommes par lesquels on puisse craindre d’être éclipsé ; mais il ne l’est pas moins de mériter, comme M. Macquer, qu’une conduite si noble ne puisse être regardée comme imprudente.

L’art de la teinture dépend de la chimie, et d’une chimie très-délicate et très-compliquée. M. Macquer voulut d’abord traiter cette partie de la science comme il avait traité toutes les autres, c’est-à-dire, en donner les éléments, les principes, en dissiper les ténèbres. Il regardait ce préliminaire comme aussi essentiel aux véritables progrès des arts qu’à ceux des sciences, et une grande partie de son art de la teinture en soie, publié dans la collection de l’Académie, est consacrée à l’exposition de ces principes élémentaires. Il y joignit, dans nos Mémoires, des procédés pour employer le bleu de Prusse comme teinture, et pour donner à la soie, teinte avec la cochenille, la même nuance et le même bril-