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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/151

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ÉLOGE DE M. BERGMAN.


ÉLOGE DE M. BERGMAN.


Torbern Bergman, professeur de chimie à Upsal, membre de l’Académie des sciences de la même ville ; de celles de Londres, de Berlin, de Stockholm ; des Curieux de la nature, de Gottingue, de Turin ; associé étranger de la Société de médecine de Paris el de l’Académie des sciences, naquit, le 20 mars 1735, à Catharineberg, dans la province de Vestro-Gothie, de Barthold Bergman, receveur des finances, et de Sara Hœgg.

Chez presque toutes les nations de l’Europe, l’état de financier est une profession lucrative et paisible ; il n’en était pas de même alors en Suède. Souvent les receveurs des deniers public, créatures d’un parti qui avait été dominant dans une diète, étaient exposés à la persécution de la diète suivante, où le parti contraire avait l’avantage. On croyait trouver, dans la recherche de leur fortune, des ressources pour le trésor public, et dans les poursuites exercées contre eux, un moyen presque sûr de capter la bienveillance du peuple. Il en résultait que leurs profits devaient être d’autant plus grands, d’autant plus onéreux à la nation, qu’ils étaient plus incertains ; mais en même temps ceux qui, comme M. Bergman, refusaient d’embrasser cette profession, annonçaient au moins autant de sagesse que de désintéressement.

Lorsqu’il eut fini ses premières études, son père lui permit de suivre la carrière des universités, et