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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/160

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ÉLOGE DE M. BERGMAN.

Dans ses dissertations sur l’analyse des eaux, on le voit ajouter aux réactifs déjà employés, des réactifs nouveaux ; faire sentir l’imperfection de cette méthode, en même temps qu’il enseigne à la porter à un degré d’exactitude encore inconnu ; ajouter à l’analyse directe de nouveaux moyens de ne laisser échapper aucun des produits, de les séparer avec plus d’exactitude et d’en déterminer les quantités respectives avec une très-grande précision. Au lieu de chercher à les obtenir seuls pour les peser ensuite, méthode souvent difficile et qui exposerait à en perdre une partie, il cherche au contraire le poids d’une des combinaisons de chacun de ces principes avec une substance bien connue qu’il a employée, pour enlever ce principe à ceux auxquels il était uni. Des expériences faites à part et plus en grand lui apprennent ensuite à connaître la proportion des substances qui constituent cette combinaison nouvelle ; cette méthode ingénieuse et féconde, dont il est l’auteur, rend les résultats plus précis et souvent même plus assurés.

Les pierres précieuses, connues sous le nom de gemmes, avaient presque entièrement échappé à tous les efforts de l’analyse. M. Bergman parvint à les y soumettre, brisa l’union qui règne entre leurs parties, et sépara les terres de différente nature dont elles sont composées. La terre alumineuse en forme plus de la moitié ; la terre quartzeuse et la terre calcaire, un peu de chaux et de fer en sont les autres principes ; et c’est avec ces substances communes et viles en apparence que la nature, avec l’aide du temps,