neur aux sciences par l’esprit d’humanité, de raison, de patriotisme éclairé qu’ils ont porté dans leurs fonctions. On reconnaîtra ici MM. de Morveau et de Virli. L’un d’eux, M. de Virli, voulut même aller entendre M. Bergman en Suède, et profiter de ses leçons ; et nous devons à M. de Morveau la traduction
de l’ouvrage où, sous le titre modeste d’Opuscules,
M.Bergman a rassemblé les plus importantes de ses
recherches.
L’usage de l’Académie de Stockholm est de partager entre ses membres le travail des éloges décernés à ceux qu’elle a perdus. M. Bergman se chargea de celui de Wallerius qui avait été constamment injuste envers lui, et même envers la chimie, sur laquelle son aversion s’était étendue. Nous ne le louerons point d’avoir oublié en ce moment son ancienne injure ; mais il était utile que le mérite réel de Wallerius fût apprécié par un homme fait pour le bien connaître, dont le suffrage ne serait pas suspect, et M. Bergman fut assez sûr de lui-même pour ne pas craindre de confondre les limites étroites qui séparent la justice de la sévérité, et l’indulgence qu’on doit à un ennemi, d’une générosité qui serait un outrage.
La passion de M. Bergman pour les sciences avait épuisé sa constitution naturellement ardente et délicate. Il prodiguait sa santé, non-seulement pour les travaux qui pouvaient lui procurer des connaissances nouvelles ou lui mériter de la gloire, mais encore pour ceux qui, n’étant utiles qu’à l’instruction de ses disciples, ne lui offraient d’autre récompense