faire quelques observations, d’en expliquer l’objet,
et d’en développer la méthode à l’archiduc Joseph,
qui était venu de Luxembourg pour assister à cette
observation. M. Cassini se rappelait avec plaisir,
dans ses dernières années, cette circonstance de sa
vie. Ce souvenir semblait lui faire contempler avec
un intérêt plus vif les efforts heureux et soutenus
de ce prince pour rendre à la patrie les hommes et
les biens que d’antiques abus lui avaient enlevés,
détruire les obstacles que les préjugés et l’ignorance
avaient opposés aux progrès de l’industrie et des
lumières, à l’instruction comme au bonheur iu
peuple, et rétablir les habitants de ses vastes États
dans ces droits naturels de l’homme, dont l’intolérance
et la tyrannie féodale les avaient privés trop
longtemps. Enfin, M. Cassini, toujours occupé de
la perfection de son grand ouvrage, profita de la
dernière paix pour proposer de joindre, à quelques
points pris sur la côte d’Angleterre, ceux qui avaient
été déterminés sur celle de France, et lier ainsi sa
carte générale de ce royaume à la carte des îles
Britanniques, de même qu’il l’avait déjà liée à celles
des Pays-Bas et de l’Allemagne. Le roi d’Angleterre
a bien voulu approuver ce plan.
Si l’on se représente les détails immenses qu’exigeait la direction d’une telle entreprise ; si on songe aux voyages longs, et souvent pénibles, qui se multipliaient d’autant plus pour M. Cassini, qu’il ne s’était reposé sur personne des déterminations les plus importantes ; si on observe enfin qu’un travail de ce genre, souvent presque purement mécanique