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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/186

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ÉLOGE DE M. CASSINI.


tude des deux points dont Snellius avait mesuré la distance.

Il embrassa uniquement, dans sa carte de Flandre, le terrain que les armées françaises avaient occupé ; et, comme il le disait lui-même, où s’arrêtèrent les conquêtes du roi, là s’arrêtèrent les opérations de son astronome. Quelquefois il choisissait, pour sommet d’un de ses triangles, le clocher soit dune ville assiégée, soit d’une place dont on préparait le siège ; et cette confiance dans la certitude du succès était une manière de flatter les généraux ou le prince, à laquelle peut-être ils n’étaient pas insensibles.

En 1761, M. Cassini fit un voyage en Allemagne. Il avait pour objet de prolonger jusqu’à Vienne la perpendiculaire à la méridienne de Paris, d’unir les triangles de la carte de France à des points pris en Allemagne, de préparer les moyens d’étendre à ce vaste pays le plan qu’on avait suivi pour la France, et d’établir ainsi successivement, pour toute l’Europe, une uniformité utile en elle-même, et glorieuse pour la nation qui avait donné l’exemple.

L’empereur François, l’impératrice-reine, les princes de la maison de Bavière, les margraves de Bareith et de Bade, les souverains ecclésiastiques de cette partie de l’empire, sentirent tous également l’utilité du projet de M. Cassini ; tous s’empressèrent d’y concourir.il était à Vienne le 6 juin 1761, jour du passage de Vénus ; le temps ne lui permit d’en observer que la sortie : cependant le soleil paraissait par intervalle, et M. Cassini eut la facilité de