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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/195

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ÉLOGE DE M. DE MILLY.


d’une même pièce, une chaleur uniforme que l’on puisse graduer facilement.

La nécessité l’a fait naître dans les pays du Nord, dans les forêts de l’Allemagne. C’est là que M. de Milly l’avait observé, et il avait senti combien on devait désirer de le voir se répandre et se perfectionner dans les climats plus tempérés, y rendre les habitations plus saines et plus commodes, et donner en même temps les moyens d’épargner une denrée qui devient d’autant plus précieuse et plus rare, que les pays sont et plus peuplés et mieux cultivés. Mais malheureusement les hommes opulents ont encore plus de vanité que de mollesse, et préfèrent l’agrément ou la magnificence à la commodité réelle ; tandis que ceux qui auraient le plus besoin d’épargner sur leur dépense, ne sont pas assez riches pour songer aux moyens d’être économes.

Ce n’est pas que, dans ces climats plus doux, la rareté réelle ou apparente des combustibles ne se soit fait sentir plus d’une fois ; mais au lieu de chercher dans la physique des moyens, ou de ménager ces substances, ou d’en augmenter la production, on a cru, par une erreur que l’habitude doit en quelque sorte rendre excusable, pouvoir réparer, par des règlements, un mal dont la multiplicité des règlements inutiles était déjà la principale cause.

La chimie n’a été pendant longtemps qu’un recueil de procédés presque tous secrets, ou qui du moins avaient commencé par l’être. Il n’est donc pas étonnant que ceux qui cultivent cette science soient plus disposés que les autres savants à croire qu’il en existe