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ÉLOGE DE M. EULER.


dratures, des équations que leur complication et leur forme pouvaient faire regarder comme insolubles.

Il appliqua l’analyse au mouvement d’un corps solide d’une figure donnée, et elle le conduisit à ce beau théorème déjà donné par Segner, qu’un corps d'une figure quelconque peut tourner librement, d'un mouvement uniforme, autour de trois axes perpendiculaires entre eux ; à la connaissance de plusieurs propriétés singulières de ces trois axes principaux, et enfin aux équations générales du mouvement d’un corps, quelles que soient sa figure et la loi des forces accélératrices qui agissent sur ses éléments et sur quelques-unes de ses parties.

Le problème des cordes vibrantes, et tous ceux qui appartiennent à la théorie du son ou des lois des oscillations de l’air, ont été soumis à l’analyse par les nouvelles méthodes dont il enrichit le calcul des différences partielles. Une théorie du mouvement des fluides, appuyée sur ce même calcul, étonna par la clarté qu’il a répandue sur des questions si épineuses, et la facilité qu’il a su donner à des méthodes fondées sur une analyse si profonde.

Tous les problèmes de l’astronomie physique, qui ont été traités dans ce siècle, ont été résolus par des méthodes analytiques particulières à M. Euler. Son calcul des perturbations de l’orbite terrestre, surtout sa théorie de la lune, sont des modèles de la simplicité et de la précision auxquelles on peut porter ces méthodes ; et en lisant ce dernier ouvrage, on n’est pas moins étonné de voir jusqu’où un homme d’un grand génie, animé du désir de ne rien laisser