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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/322

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ÉLOGE DE M. DE FOUCHY.


de faire des progrès dans le troupeau confié à ses soins. Il opposait aux objections des raisonnements simples comme ceux à qui il les destinait ; mais ce zèle infatigable n’était souillé d’aucune amertume. Sincère dans sa croyance, il pensait que d’autres pouvaient l’être dans une croyance contraire, et que pour l’intérêt même de sa cause, il devait donner l’exemple de l’indulgence et de la justice. Un jour un homme soupçonné de n’être pas assez religieux, lui demandait sa voix pour une place qui, à la vérité, n’intéressait que les sciences : On m’a dit, lui répondit M. le cardinal de Luynes, que vous étiez incrédule. Si cela est, c’est un malheur pour vous, et je dois chercher à vous détromper ; mais d’autres m’ont assuré que vous étiez digne de la place, et vous aurez ma voix [1].

M. le cardinal de Luynes termina une carrière paisible et vertueuse par une mort douce, le 22 janvier 1788.

Sa place d’honoraire à l’Académie des sciences a été remplie par M. le maréchal de Castries.

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ÉLOGE DE M. DE FOUCHY.


Jean-Paul Grandjean de Fouchy, auditeur des comptes, secrétaire ordinaire de M. le duc d’Orléans, secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences et de la Société royale de Londres, etc.,

  1. C’est à l’auteur même de cet éloge que M. le cardinal de Luynes a donne cette preuve de sa tolérance.