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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/328

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ÉLOGE DE M. DE FOUCHY.


une lumière égale disparaître plus tôt et reparaître plus tard : en même temps un corps plus éclairé est visible sous un moindre diamètre apparent ; ainsi, un satellite doit disparaître d’autant plus tard et reparaître d’autant plus tôt qu’il répand plus de lumière. M. de Fouchy fit voir que ces deux causes pouvaient expliquer les irrégularités observées : mais on n’admet, en astronomie, que des explications calculées. Un autre principe d’optique en offrait le moyen ; toutes choses égales d’ailleurs, la lumière des objets vus à travers un verre varie suivant l’ouverture de la lunette : il s’agissait donc de comparer le moment de l’émersion ou de l’immersion d’un satellite, en l’observant avec des lunettes égales, mais de différentes ouvertures ; dès lors on jugeait de l’influence que plus ou moins de lumière avait sur leur disparition, et on pouvait calculer la loi suivant laquelle cette cause agissait sur le phénomène.

Cette idée ingénieuse de M. de Fouchy, abandonnée par lui, a été suivie et perfectionnée avec succès par un de nos confrères [1] qui, appelé depuis peu à des places honorables et importantes, par le choix libre de ses concitoyens, a réfuté par son exemple le préjugé qui excluait des fonctions publiques ceux dont l’étude des lettres, des sciences ou de la philosophie avait fortifié la raison, élevé l’âme et ennobli le caractère.

La nécessité d’un parallélisme parfait entre les parties fixes d’un niveau à lunette, en rend la construction difficile : cette difficulté n’existe plus

  1. Bailly.