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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/327

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ÉLOGE DE M. DE FOUCHY.


qui pouvaient servir de guides dans les arts, tantôt éclairés, sur les difficultés de ces applications, par les artistes instruisant à leur tour les premiers sur les vues que la pratique des arts peut offrir pour le progrès des sciences, les autres sur l’utilité qu’ils peuvent retirer de ces mêmes progrès, ils auraient procuré à la fois, et aux sciences et aux arts, tous les avantages réciproques qui peuvent naître de leur réunion. Des préjugés, de petites jalousies firent tomber cette institution utile, qu’on ne peut s’empêcher de regretter.

M. de Fouchy fut enlevé à cette société par l’Académie, qui le choisit comme astronome, en 1731. Ses nombreux mémoires renferment des méthodes d’observer ingénieuses et faciles, des moyens adroits, prompts et peu coûteux de se passer d’instruments difficiles à se procurer ou à transporter sans nuire à la précision des observations, et prouvent qu’un mélange heureux de simplicité et de finesse formait le caractère particulier de son talent. Nous n’en citerons ici que deux exemples.

Les immersions et les émersions des satellites de Jupiter présentaient dans leur période des irrégularités que les astronomes n’avaient pu encore expliquer. M. de Fouchy imagina d’en chercher la cause dans les lois de l’optique. On sait que les objets ne commencent à être visibles qu’à l’instant où leur diamètre apparent a une certaine étendue, qui est la même pour tous les corps également éclairés ; ainsi, un satellite plus éloigné de la terre, et dont le diamètre apparent est alors plus petit, doit avec