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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/333

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ÉLOGE DE M. DE FOUCHY.


influence pour laquelle la perpétuité de sa place lui donne tant de moyens, il lui serait impossible de remplir ces devoirs, si la modération de son âme, si la facilité et le calme de son caractère, si même un esprit supérieur au petit et dangereux honneur de paraître gouverner ceux dont il ne doit être que l’organe, ne lui rendaient ces devoirs faciles.

M. de Fouchy les a remplis tous, et la confiance, l’amitié de ses confrères en ont été la douce et juste récompense.

Après avoir occupé sa place pendant trente ans, avec une exactitude qui ne se démentit jamais, et un zèle que rien ne pouvait ni refroidir, ni lasser, M. de Fouchy crut que ses infirmités et son âge lui donnaient droit de chercher, non le repos, mais la liberté ; il eut la bonté de jeter les yeux sur moi pour l’aider dans ses fonctions, et de me destiner à lui succéder. Mon zèle pour les sciences, ma persuasion intime de leur utilité, une vie vouée uniquement à les cultiver, avaient seuls pu le décider à me donner cette marque si honorable de son estime. Modeste pour son successeur, comme il l’avait été pour lui-même, il regarda l’amour de la vérité comme la qualité qui devait déterminer son choix, parce que c’était la seule dont il se fût jamais permis de se piquer. Trois ans après, il cessa d’exercer les fonctions de secrétaire.

Le temps pendant lequel il les a remplies, a été dans les sciences l’époque d’une heureuse révolution.

Le système du monde, ce monument le plus im-