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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/343

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ÉLOGE DE M. DE BUFFON.


s’occupa quelque temps de recherches mathématiques, c’était surtout pour s’étudier lui-même, essayer ses forces, et connaître la trempe de son génie. Bientôt il sentit que la nature l’appelait à d’autres travaux, et il essaya une nouvelle route, que le goût du public lui indiquait encore. A l’exemple de M. Duhamel, il voulut appliquer les connaissances physiques à des objets d’une utilité immédiate ; il étudia en physicien les bois, dont il était obligé de s’occuper comme propriétaire, et publia sur cette partie de l’agriculture plusieurs mémoires remarquables, surtout par la sagesse avec laquelle, écartant tout système, toute vue générale, mais incertaine, il se borne à raconter des faits, à détailler des expériences. Il n’ose s’écarter de l’esprit qui commençait alors à dominer parmi les savants, de cette fidélité sévère et scrupuleuse à ne prendre pour guides que l’observation et le calcul, à s’arrêter dès l’instant où ces fils secourables se brisent ou échappent de leurs mains. Mais s’il fut depuis moins timide, il faut lui rendre cette justice, qu’en s’abandonnant trop facilement peut-être à des systèmes spéculatifs, dont l’adoption peut tout au plus égarer quelques savants et ralentir leur course, jamais il n’étendit cet esprit systématique sur des objets immédiatement applicables à l’usage commun, où il aurait pu conduire à des erreurs vraiment nuisibles.

Parmi les observations que renferment ces mémoires, la plus importante est celle, où il propose un moyen de donner à l’aubier une dureté au moins