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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/446

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ÉLOGE DE FOUGEROUX.


des connaissances pour les employer à l’utilité publique. Comme son oncle, il parcourut toutes les sciences pour chercher dans chacune ce qu’elle pouvait offrir à l’économie rurale et aux arts. À ces lumières très-étendues, il joignit l’étude du dessin, qu’il n’avait cultivée que dans les mêmes vues, et où il acquit le talent de rendre avec tant de vérité la forme, l’habitude, ce qu’on a quelquefois appelé la physionomie des plantes, et de présenter les détails de leurs parties avec tant de précision, que ses dessins l’emportaient à cet égard sur ceux des plus habiles maîtres. Ce goût sévère pour l’exactitude, auquel tout le reste était sacrifié, a dominé dans toutes les actions, dans toutes les occupations de sa vie, comme dans ces ouvrages de sa jeunesse.

Toute espèce d’art lui fut toujours étrangère ; il n’imaginait pas qu’il fût jamais nécessaire de frapper les esprits ou de les séduire. Chercher à embellir la vérité eût été pour lui la déguiser ; vouloir, par une forme plus agréable ou plus piquante, faciliter ses progrès, était à ses yeux en dégrader ou en trahir la cause. Il l’offrait aux autres comme elle s’était présentée à lui, croyant que, comme lui, tous les hommes étaient capables de l’aimer pour elle-même.

En 1758, il fut reçu à l’Académie des sciences.

La théorie de Duhamel, sur la formation des os, avait été attaquée par plusieurs savants. Fougeroux la défendit, moins par des raisonnements que par des observations nouvelles, qu’il crut propres à la confirmer. C’est alors qu’il découvrit que l’os du