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ÉLOGE DE FOURCROY.


ment de quelques moments d’agitation l’uniformité de la vie paisible d’un savant, n’avaient troublé la sienne. Le mouvement général d’une grande nation ne pouvait que l’effrayer ; toutes les combinaisons de sa vie étaient dérangées, et puisque son âme simple et pure ne fut pas sensible aux pertes de l’intérêt et de la vanité, puisqu’il avait été trop bienfaisant pour s’effrayer de la nécessité d’être juste, pardonnons-lui d’avoir regretté la paix, d’avoir craint qu’elle ne se fût éloignée pour trop longtemps, et de n’avoir pas assez senti toute l’étendue du bien que nous achetions à ce prix. Il éprouva cependant une consolation : il avait cessé d’être seigneur de Denainvilliers, et il put y jouir d’un respect qu’on ne rendait plus qu’à ses vertus, d’une autorité qui n’était plus que l’hommage volontaire d’une confiance acquise par ses lumières, méritée par ses bienfaits.

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ÉLOGE DE M. DE FOURCROY.


Charles-René de Fourcroy, maréchal de camp, grand-croix de l’ordre de Saint-Louis ; directeur au corps royal du génie ; membre des conseils de la guerre et de la marine ; associé libre de l’Académie des sciences, naquit à Paris, le 19 janvier 1715, de Charles de Fourcroy, avocat distingué, et d’Élisabeth l’Héritier.