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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/460

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ÉLOGE DE FOURCROY.

entre les parties d’un même empire une égalité de jouissances, balancer leurs avantages divers, et en augmentant pour chacune les biens particuliers que la nature lui destine, les répandre sur toutes les autres. C’est d’après ses vues que M. de La Fite, officier du corps du génie, fut chargé d’examiner un système général de communications, qui, s’étendant des frontières de la Suisse jusqu’à Dunkerque, se joindrait à celles qui unissent les deux mers et embrassent l’intérieur de la France. Il s’agissait de vérifier, de comparer entre eux les moyens de joindre l’Escaut à la Sambre, la Sambre à l’Oise, l’Oise à la Meuse, la Meuse à la Moselle, et la Moselle au Rhin. Tout ce grand travail fut exécuté en peu d’années, et dès 1780, il eût pu devenir utile par l’établissement d’un flottage provisoire entre la Sambre et l’Oise, qui eût permis de transporter jusqu’à Nantes les mâts achetés en Hollande. Mais des motifs particuliers en empêchèrent l’exécution ; on protégeait d’autres projets de communications, et le succès de ce flottage eût trop clairement montré celui qui méritait d’être préféré.

L’art des fortifications a fait des progrès depuis Vauban, mais c’est toujours en suivant la route qu’il avait tracée. Ces combinaisons nouvelles, ces corrections, ces perfectionnements étaient dispersés dans un grand nombre de mémoires ; Fourcroy avait employé une partie de son temps à rassembler, à éclairer, à mettre en ordre cette utile collection. Ainsi quand, dans ces dernières années, quelques personnes ont mis en question si Vauban, malgré sa réputation